Les faubourgs de Noyon
MORLINCOURT - Saint Etienne et Saint Nicolas
La création de la paroisse de Morlincourt, qui dépendait autrefois de celle de Saint-Etienne de Noyon, ne date que de la fin du 16ème siècle, lorsque cette dernière fut supprimée en raison de l’agrandissement de la citadelle. Rebâtie à partir de 1757, l’église actuelle est aussi simple dans son plan – un rectangle sur lequel se greffe une chapelle au nord-ouest – que raffinée dans son décor. A l’extérieur, celui-ci se concentre sur la façade, dominée par un clocher en charpente et ardoises. D’une composition rigoureuse, elle est encadrée par deux doubles pilastres à chapiteaux doriques recevant une frise décorée alternativement de triglyphes et de rosaces, têtes humaines ou d’animaux. Le panneau central superpose un portail appareillé en bossage et une niche dont la partie supérieure est somptueusement décorée. D’après Graves, le fronton qui couronne l’ensemble serait de 1774. Comme la façade, l’intérieur est une bonne illustration du mélange des styles baroque et classique. Ce dernier est présent dans la belle composition qui anime le mur du chevet. Quatre colonnes partiellement cannelées encadrent le maître-autel et les deux portes d’accès à la sacristie. Des chapiteaux corinthiens les couronnent et reçoivent une arcade en plein cintre en partie centrale et deux entablements, qui se prolongent tout au long des murs gouttereaux, en partie latérale. Un décor baroque avec cartouche surmonte toutes les fenêtres. Ce style s’épanouit tout particulièrement à la troisième travée, où une grande niche et une chaire à prêcher au décor éblouissant se font face. Au-dessus de la cuve en bois sculpté, le dorsal et l’abat-voix, en pierre, représentent respectivement le Christ parmi les Docteurs et une allégorie de l’Eglise. Habillée de splendides lambris du 18ème siècle remontés au siècle suivant, la chapelle nord abrite une cuve baptismale en marbre du 18ème siècle. C’est également à cette époque qu’appartient l’exceptionnel lutrin en marbre et fer forgé.